Elles s’appellent Syngenta, Monsanto, Bayer ou Dow, vous ne les
connaissez peut-être pas. Ce sont des multinationales de l’agrochimie
qui fabriquent les pesticides
utilisés dans l’agriculture. Leurs produits se retrouvent dans les
aliments, dans l’eau du robinet et même dans l’air que l'on respire.
Certains sont cancérigènes ou neurotoxiques, d’autres sont des
perturbateurs endocriniens particulièrement dangereux pour les enfants.
"Cash Investigation" a eu accès à une base de données confidentielle sur
les ventes de pesticides en France, produit par produit, département
par département, entre 2008 et 2013. En moyenne, ce sont près de
65 000 tonnes de pesticides purs qui sont épandues chaque année sur
notre territoire. Aujourd’hui, l’Hexagone est le premier consommateur de
produits phytosanitaires en Europe.
Des molécules dangereuses
Depuis
1980, les cancers infantiles augmentent de 1% par an en France, soit
environ 2 500 cas supplémentaires chaque année. C’est la deuxième cause
de mortalité chez l’enfant. Existe-t-il un lien entre ces maladies et
l’exposition aux pesticides ? Pour les scientifiques du monde entier, il
n’y a plus guère de doute.
Le folpel produit par Bayer,
l’atrazine de Syngenta ou le chlorpyrifos-éthyl de Dow Chemical.
Derrière ces noms inconnus du grand public se cachent des molécules aux
risques sanitaires avérés. Des molécules qui rapportent des milliards
d'euros aux multinationales. Après un an d'investigation en France, en
Allemagne, en Suisse ou aux Etats-Unis, "Cash Investigation" révèle
comment certains produits mettent nos enfants en danger.
La démocratie polluée par les pesticides
Le
dernier volet de l’enquête a conduit l'équipe de "Cash Investigation" à
Hawaï. Le climat de cet archipel paradisiaque permet quatre récoltes
par an. C'est pourquoi les multinationales y testent leurs produits.
Dans ce qui est probablement le plus grand labo à ciel ouvert
d’expérimentation d’OGM au monde, elles font un usage massif de
pesticides. On y recense dix fois plus d’anomalies congénitales que la
moyenne aux Etats-Unis. La mobilisation des citoyens a permis de faire
passer une loi locale pour limiter les dégâts. Les industriels ont
immédiatement répliqué, attaquant cette loi devant les tribunaux, et ils
ont gagné. A Hawaï, au grand jeu de la démocratie, c’est la chimie qui
l’emporte.
"Cash Investigation. Produits chimiques, nos
enfants en danger", une enquête de Martin Boudot, diffusée mardi
2 février à 20h55 sur France 2.
A voir ou revoir là
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